Bienvenue dans l'univers de Kamtchatka: 2009

vendredi 10 avril 2009

Attention, mon travail n'est pas placé, sur ce blog, de façon chronologique,mais par "thèmes". Donc les nouvelles pièces sont placées tout le long des pages...

jeudi 5 mars 2009

Je travail actuellement sur plusieurs pièces :
- les zoos humains des expositions coloniales à Paris dans les années 1900.
- l'agent orange, le défoliant utilisé par l'armée US durant la guerre du Vietnam.
- une histoire du barbelé, du bétail aux camps de la mort.
A suivre donc...

mardi 3 mars 2009

Deux nouvelles pièces pour votre regard et votre réflection...
(voir plus bas)

samedi 28 février 2009

Petit art de rue d'un artiste anonyme... j'adore !

La petite ceinture, Paris 15eme

Deux très bons Blogs Franc-maçons
Pour tout savoir sur l'ordre maçonnique et arrêter de délirer avec les thèses conspirationnistes d'extrême droite ou catholiques intégristes qui vomissent leurs haines sur la toile.

En 3 mots : LIS DES LIVRES !

http://www.hiram.be/
http://feudusoleil.blogspot.com/2008/06/bienvenue-sur-mon-blog.html

Si tu aimes la vie, la différence et la vraie tolérance ;Si toute ta vie tu cherches à comprendre, et ça, malgré tes souffrances, à avancer ;Si tu crois à la perfectibilité de l’Homme même si son monde est si abject parfois ;Que tu n’aies ni de haine contre la matière, ni contre l’esprit et que tu crois en l’alchimie subtile des deux ;Si tu es ni dogmatique, ni fanatique en quoi que ce soit ;Tu un libre penseur et humaniste;Tu es un maçon de coeur !

Petit texte de Desproges encore bien d'actualité à méditer

Torture, nom commun, trop commun, féminin, mais ce n’est pas de ma faute. Du latin tortura, action de tordre.
Bien plus que le costume trois-pièces ou la pince à vélo, c’est la pratique de la torture qui permet de distinguer à coup sûr l’homme de la bête.
L’homme est en effet le seul mammifère suffisamment évolué pour penser à enfoncer des tisonniers dans l’œil d’un lieutenant de vaisseau dans le seul but de lui faire avouer l’âge du capitaine.
La torture remonte à la nuit des temps. A peine eût-il inventé le gourdin, que l’homme de Cro-Magnon songeait aussitôt à en foutre un coup sur la gueule de la femme de Cro-Magnonne qui refusait de lui avouer l’âge de pierre.
Mais il fallut attendre l’avènement du christianisme pour que la pratique de la torture atteigne un degré de raffinement enfin digne de notre civilisation. Avant, cet âge d’or, en effet, la plupart des supplices, en Haute-Egypte et jusqu’à Athènes, relevaient hélas de la plus navrante vulgarité. Les Spartiates, eux-mêmes, au risque d’accentuer la dégradation des sites, n’hésitaient pas à précipiter leurs collègues de bureau du haut des falaises lacédémoniennes pour leur faire avouer la recette de la macédoine. Quant à l’invasion de la Grèce par les légions romaines, on n’en retiendra que la sanglante boucherie au cours de la quelle le générale Pinochus se fit révéler le théorème de Pythagore en filant des coups de pelle aux Ponèses.
Pour en revenir aux chrétiens, on n’oubliera pas qu’après avoir été, sous les Romains, les premières victimes de la torture civilisée, ils en devinrent les plus sinistre bourreaux pendant l’inquisition. Aujourd’hui encore, quant on fait l’inventaire des ustensiles de cuisine que les balaises du Jésus’fan Club n’hésitaient pas à enfoncer sous les ongles des hérétiques, ce n’est pas sans une légitime appréhension qu’on va chez sa manucure.
Aux portes de l’an 2000, l’usage de la torture en tant qu’instrument de gouvernement se porte encore bien, merci. Même si, sous nos climats, elle a tendance à tomber en désuétude. Pour citer un pays occidental, au hasard, nous sommes en mesure d’affirmer qu’à Monaco, par exemple, le nombre des bourreaux par habitant est actuellement de zéro pour mille. D’ailleurs, on voit mal quelles raisons pourraient pousser un croupier à empaler un milliardaire.
Hélas, quand on x’écarte un peu plus de l’Hexagone, que ce soit vers l’ouest, vers l’est ou vers le sud, on rencontre encore, dans des contrées exotiques pourtant ouverts au progrès, à trois pas de la piscine du Hilton, ou dans les steppes démocratiques les plus populaires, des empêcheurs de penser en rond qui cognent et qui charcutent, qui enferment et qui massacrent, qui souillent et qui avilissent, et même –ah les con !- qui arrachent les ailes des poètes au nom de l’avenir de l’homme. (1985)

Un 11 mai au matin (écrit le 11 mai 1996)

Le jour se lève enfin sur la ville .De grands brasiers mourant finissent de consumer les monceaux de livres entassés a même le sol : Mann, Glaeser, Kastner,...Pauvres martyres de papier sacrifiés à la hargne populaire, pathétique autodafé digne des pires inquisiteurs espagnols du XVI siècle. Toute la nuit les bottes cloutées ont raisonné sur le pavé des rues au rythme délirant des tambours de guerre , hymne brutal et sans âme , prélude pour une fin du monde , dans la plus pure tradition wagnérienne. La populace, soumise, bras levés ,hurlant des slogans haineux , a admiré naïvement ,avec cette fierté national débridée dans le regard, celle la même qui fit massacrer tant de peuples par le passé , l’instrument de leur future destruction et de celle du monde civilisé. Quelle importance, pour l’heure, le coeur est à la fête. Bien triste fête en vérité, ces hommes casqués, armés, tout de noir vêtus, savent-ils qu’ils défilent sur le futur tas de cendre que sera leur orgueilleuse citée douze ans plus tard...? Savent-ils qu’ils vont bientôt allumer un brasier qui les dévorera tous? Dans leurs oreilles résonnent encore les discoures infâmes aboyés par leurs dirigeants: espace vital, retour au glorieux passé, militarisme à outrance, race pure... Les nazis, de grande race, ces ariens, grands comme Hitler, athlétiques comme Goering, blonds comme Himmler, vigoureux comme Goebbels... Cela aurait put ressembler à une mauvaise farce , mais, quand de tel hommes existent et s’approprient le pouvoir, la faucheuse n’est pas loin, tapie dans l’ombre, patiente, attendant l’heure ou elle s’abreuvera de toute cette vie. Elle est là, affûtant tranquillement sa grande faux, rougie encore des millions d’années de vie sacrifiées dans une grande guerre pas si loin où l’homme, là encore, se surpassa. Mais soyons juste, se n’est pas la mort la coupable, elle va où l’homme l’amène, sans amour et sans haine elle exécute sa lugubre besogne. Tache ingrate en vérité mais pourtant nécessaire à l’épanouissement de la vie, s’est ce qui fait l’essence même de toute existence, elle la transcende et l’exalte. Pourtant, en ce 11 mai 1933, jour de « réjouissance » avant le deuil, ce sont les nazis qui mènent le bal, avec un arsenal tellement impitoyable qu’ils font frémir de terreur la mort elle-même. Et c’est dans un bruit assourdissant de chenilles de tanks et de vrombissements de bombardiers prêts à cracher leurs mitrailles, que peut commencer la danse macabre ...Le swastika vient de se faire violer par ce qu’il y a de plus bas dans l’homme: le racisme et la haine.